samedi 11 mai 2019

Metallica , Ghost @ Stade de France, 12 Mai 2019

Metallica , Ghost @ Stade de France, 12 Mai 2019
PART 1 / 2


GHOST

Moins de deux ans après ses deux concerts à Bercy les 08 et 10 Septembre 2017 ( liens en bas de page) et tout juste 7 ans après leur dernier concert au Stade de France ( le 12 mai 2012 ) Metallica revient dans la capitale plus fort que jamais.
Les places se sont écoulées encore plus vite que la dernière fois et même si, pour éviter le marché noir, le promoteur a remis des places en vente encore récemment, le Stade de France est blindé.
Tous les "packages", à des prix prohibitifs ( entre 199 euros et 2199 euros ), proposés par le groupe ont eux aussi affichés complet.

Bokassa ( ce nom !) assure le chauffe plat, tout comme Ghost dont nous avons pu voir la dernière demi-heure. Sympa mais pas de quoi casser trois pattes à un canard, surtout en plein jour. Ça occupe en attendant l'heure fatidique.
Même si Metallica a prévu les choses en grand, tournée des Stades oblige. La scène est dépouillée à l’extrême, 5 écrans géants en fond et c'est tout. Un peu comme U2 lors de leur tournée Joshua Tree dans le même lieu.
Les conditions sont idéales, nous avons la chance d'être dans le Snake Pit, un petit triangle en devant de scène qui doit comporter un maximum de 300 personnes, que des fanatiques du groupe et quelques invités des médias.
Le groupe débute par un titre du nouvel album " Hardwired", le son est très loin d'être au top voir même franchement brouillon pour ce premier titre. Ça va aller en s'améliorant au fur et à mesure du show, même si on peut entendre un écho persistant sur la caisse claire et ce pendant tout le concert.
Le groupe occupe toute la scène, chaque musicien se repartissant au maximum l'espace immense.
Être dans le pit c'est comme voir le groupe en club mais dans un stade, les musiciens sont incroyablement près du public mais attention la sécurité veille, il y a des molosses tous les 4 mètres qui surveillent le bon déroulement du show.
Le concert passe a une vitesse incroyable même si quelques intro judicieusement placées permettent aux musiciens, qui ne sont plus tout jeunes, de respirer un peu.
On ne va pas se plaindre mais dans le Pit , on perd un peu du show proprement dit en ne profitant pas complètement des projections somptueuses qui défilent sur les immenses écrans.
Les places en fosse or, nous a t-on dit, permettent de voir le groupe suffisamment près, les musiciens viennent souvent sur l'avancée en triangle, et de profiter pleinement du spectacle. On n'échangerait notre place pour rien au monde.
Pour le reste c'est un set classique forcement différent de la tournée des salles qui avait vu le groupe se produire avec une scénographie vraiment innovante avec tous ces cubes de tailles différentes qui servaient de mini écrans et qui montaient et descendaient du plafond.
Toute la presse ne fait qu'écho à la reprise bancale du titre de Johnny " Quoi ma gueule" par Rob et Kirk, comme si c'était un événement majeur alors que le groupe fait des reprises des artistes locaux à tous leurs concerts.
A la manière des Stones, le groupe est venu interpréter deux titres sur l'avancée scénique, ça fait toujours son effet de voir Lars jouer de dos à quelques mètres de soi.
La setlist est correcte encore que... on pourrait chipoter. Le groupe terminant sur deux valeurs sûres de leur répertoire "nothing else matters" et " enter sandman".
On ne peut pas faire la fine bouche, une fois de plus METALLICA a démontré que sur scène, ils écrasent la concurrence à la manière d'un AC/DC dont un titre sert de pré-intro à la bande annonce du "Le Bon La Brute Le Truand " qui ouvre tous les concerts des Américains depuis des années.
 Un excellent concert.





SETLIST:
 The Ecstasy of Gold /
Hardwired Intro /Hardwired
The Memory Remains with extended outro)
Ride the Lightning
The God that Failed
The Unforgiven
Here Comes Revenge
Moth Into Flame
Sad but True
Welcome Home (Sanitarium) + Kirk & Rob's "Quoi ma gueule"
Frantic
One
Master of Puppets
For Whom the Bell Tolls
Creeping Death
Seek & Destroy
Encore:
Spit Out the Bone
Nothing Else Matters
Enter Sandman.




Archives:
 Metallica @ Paris Bercy, 10 Septembre 2017
 Metallica Part 2 @ Paris Bercy , 10 Sept 2017
Metallica Part 1 @ Paris , Bercy, 08 Septembre 2017
Metallica Part 2 @ Paris , Bercy, 08 Septembre 2017


Metallica @ Grand Journal, Canal+, Paris 15 Nov 2016
 Metallica @ Stade de France , Paris May 12 2012 (Part 2)
 METALLICA @ Sonisphere France 2011
METALLICA
@ Bercy 2009
Bercy April 1 Part 1 Part 2 Part 3, Bercy April 2 Part 1 Part 2 Part 3

vendredi 10 mai 2019

Joe Bonamassa @ La Seine Musicale, Paris, Boulogne, 10 Mai 2019

Joe Bonamassa @ La Seine Musicale, Paris, Boulogne, 10 Mai 2019

Il ne fallait pas être en retard, 20 heures c'est 20 heures.
Sept musiciens sur scène plus Joe Bonamassa dans un joli costume bleu électrique.
Une musique rock-boogie teintée de Soul qui démarre sur les chapeaux de roues.
Les premiers titres sont joués pieds au plancher malheureusement il manque un peu de "Soul", cette petite étincelle qui fait le truc en plus.
Ou peut être, est-ce l'ambiance un peu stérile avec un public gentiment assis qui dodeline de la tête.
Sur scène malgré le manque d'âme, c'est un quasi- sans faute, les musiciens ne sont pas des manchots avec Anton Fig à la batterie ( il a joué avec tout le monde et c'est lui derrière les futs sur l'album Dynasty de KISS), Reese Wynans aux claviers ( un ancien du Double Trouble de Stevie Ray Vaughan ) et Michael Rhodes à la basse. Un groupe rehaussé par deux choristes et deux cuivres.
Certains titres sont franchement heavy à la Black Country Communion même s'il n'y a pas de morceau qui ressorte vraiment du lot.
Par contre lorsqu'il reprend des standards du blues à la mode Led Zeppelin, c'est une véritable tuerie.
Un guitariste au touché incroyable dans la lignée d'un Slash ou d'un Gary Moore.
Heureusement le public s'est levé pour le derniers tiers du concert, c'est mérité.
Un set de près de deux heures qui se termine en apothéose ce qui n’était pas gagné au début.
4000 personnes qui ressortent de cette salle du bout du monde, avec un grand sourire.
Nous aussi.







Archives:
Joe Bonamassa @ Grand Rex, Paris April 01 2013

Steve Lillywhite Masterclass @ Abbey Road Institute, Suresnes, 09 Mai 2019

Steve Lillywhite Masterclass @ Abbey Road Institute, Suresnes, 09 Mai 2019
 Le Abbey Road Institute, école pour futurs ingénieurs du son et producteurs, organise de temps en temps des Master Class pour ses élèves avec des pointures du métier.
Exceptionnellement l'école a ouvert ses portes ( une expérience à renouveler ) aux personnes extérieures. Coup de chance: c'est avec Steve Lillywhite producteur d'une flopée d'albums des U2 mais aussi de Ultravox, Peter Gabriel, The LA's, XTC, Simple Minds, Morrissey, Talking Heads, Johnny Thunders... et le "Dirty Work" des Rolling Stones.
Deuxième coup de chance: le mec est adorable, a plein d'histoires à raconter, il est cash et nous n'avons pas eu droit à "comment enregistrer la batterie et placer les micros".
 Rapide compte rendu:

 Il a commencé en temps que "Tape operator", un travail qui consistait juste à appuyer sur le bouton d’enregistrement et aussi à faire le thé pendant les pauses. Un travail qui a failli s’arrêter très tôt lorsque lors d'une session avec un orchestre classique de 40 musiciens, il a oublié de presser le bouton... lors d'un enregistrement de Serge Gainsbourg.
-Ses premiers pas de producteur ont été avec Ultravox dont il a fait les premières démos. Étant donné qu'il était inconnu, la maison de disque a demandé à Brian Eno de produire (avec Steve à ses cotés.) leur premier disque.
- Son premier succès: un 45t de Siouxsie & the Banshees qui a été dans les charts, ce qui lui a permis de commencer une carrière dans la musique en tant que producteur à part entière. en 1978.
-Le son qui la rendu "célèbre" c'est le troisième album de Peter Gabriel avec de la "gated reverb" notamment sur le son de batterie de Phil Collins, qui est devenu Le Son des années 80. Une grosse batterie bien claquante.
-Le travail d'un producteur c'est de rendre les choses intemporelles. Il a du se remettre en question lorsqu'il s'est rendu compte qu'il avait imposé Le Son pour lequel il était connu à un artiste alors que cela ne lui convenait absolument pas. ( Marshall Creenshaw)
-Lorsqu'on est producteur on peut faire une erreur, mais l'on doit apprendre de cette erreur pour ne pas la faire deux fois.
- Toujours avoir des "antennes" pour savoir ce que l'on peut dire à un musicien ou pas et la façon de le dire.

 Sur les ROLLING STONES:

-Mick Jagger demandait autour de lui qui étaient les producteurs à la mode et faisait sa première sélection comme ça.
- Choisi par Mick Jagger après un processus d'audition un peu spécial: Chaque producteur auditionné ( et il y en a eu plusieurs) arrivait aux studios Pathé Marconi vers minuit, passait la nuit avec le groupe pour bosser et retour à l'hôtel vers 9h du matin. 
- Pour l'anecdote: ce qui l'avait impressionné c'est que tout le staff des Stones jouait à faire sortir la lame de leur couteau acheté à Paris, comme des gros durs. Il a fait la même chose peu après pour faire partie du gang.
-Mick est toujours au courant des tendances du moment alors que Keith reste dans son monde de vieux bluesmen et ne savait pas qui il était.
-L'enregistrement n'a a pas été facile, c'était la guerre entre Mick et Keith qui ne se parlaient pas vraiment. Il a plus d’apprécié traîner avec Ronnie et Keith, c'était plus fun.
- Le groupe n'est pas réputé pour jouer "serré" ("Tight") et Charlie avait un tempo un peu changeant. ( nda: Peut être était-ce la période ou il était raide ?). Avec eux tout est question de "feeling".
- Steve compare le groupe à un mécanisme de montre souvent déglingué et quelques fois tous les éléments se mettent en place parfaitement et là ça joue vraiment bien.
-Il est conscient qu'il a réalisé le pire album des Stones, les chansons n'étaient pas terribles à part "Harlem Shuffle".
- le groupe a fait pire après [ on est pas tout a fait d'accord avec ça, le groupe a sorti de très bons disques les années suivantes ( Steel Wheels, Voodoo lounge, Bridges) ]
- Il a plus appris en travaillant avec eux, qu'eux ont appris de lui.


 Sur U2:

-Contrairement aux autres groupes Irlandais, U2 voulait enregistrer à Dublin et pas à Londres.
-U2 était obsédé par Joy Division dont le producteur Martin Hannett avait produit leur premier 45t
- Suite au suicide de Ian Curtis, leur producteur a refusé de faire l'album de U2 et donc le groupe s'est tourné vers le second de la liste: lui
-Il est passé les voir en concert à Cork pour juger sur pièces, pendant le trajet en voiture de l’aéroport au concert Paul McGuinness ( la manager du groupe) lui a joué une "super" démo qui sonnait en fait pas très bien.
-" A day without me" a été la première chanson qu'il a produit puis après il a fait le disque " Boy" qui n' a pas eu un grand succès commercial.
-La batterie du premier album a été enregistré dans la salle de la réceptionniste parce que la salle avait le bon son contrairement au studio.
-Il ne devait pas produire leur troisième album "War" mais le groupe la rappelé.
- Plus tard dans leur carrière le groupe l'a appelé à la rescousse plusieurs fois quand ils n'avançaient plus sur leur disque dont "Joshua Tree" dont il s'est occupé des titres qui sont devenus les singles.

Morrissey:
Le seul chanteur qui porte des tee-shirt à son effigie

Il a aussi évoqué le leader des LAs ( avec nous) " Un mec bizarre", plus deux -trois autres petites choses...

Une discussion vraiment intéressante avec un producteur adorable qui a répondu à toutes les questions du public (après son monologue) pendant plus de deux heures.
Toujours avec le sourire mais -no filter- sur certains sujets ou certains groupes, on ne peut pas tout vous raconter malheureusement.

Un grand merci à l' Abbey Road Institute d'avoir organisé une telle rencontre