Avant première "Life in 12 Bars" Eric Clapton @ MK2 Bibliothèque, Paris, 22 jan 2019
Avant-première du documentaire retraçant la vie d' Eric Clapton au cinéma Mk2 Bibliothèque.
Les distributeurs semblent gagnés par la folie Rock après le succès en France ( et dans le monde ) du biopic sur QUEEN qui a fait 4 millions d'entrées dans notre beau pays réputé pour être un véritable quart monde en matière de Rock. Il y a quelques années ce doc serait sorti directement en dvd maintenant il a les honneurs du grand écran.
Espérons que ce retour en grâce du rock va durer.
Les choses sont bien faites puisque la soirée débute avec un très bon groupe de reprise de Slowhand, les County Jels qui vont nous jouer 5-6 titres. Le temps de changer le plateau on a droit à une petite discussion sur le film avec Alain Gouvrion auteur d'un livre sur Clapton.
On ne va vous faire languir plus longtemps...le documentaire est très bien fait et contient des images et films d'archives absolument sidérantes jamais vues auparavant, des documents personnels en famille ou pendant les enregistrements de ses albums. De ce coté là c’est réussi.
Un film axé autour des souffrances du guitariste qui l'ont conduit à jouer le blues : L'abandon par sa mère lorsqu’il était enfant, sa dépendance à l'alcool et aux drogues et son rapport compliqué avec les femmes sans oublier la mort de son fils. Avec au passage une petite pique à Muddy Waters qui dans un interview déclame que les petits blancs ne pourront jamais jouer le Blues comme les noirs parce qu'ils n'ont pas assez soufferts, dont acte. Le film n'oublie pas l'influence déterminante du guitariste Anglais sur la résurgence des Bluesmen américain à la fin des années 60, eux qui allaient passer à la trappe de l'histoire américaine.
Musicalement, seule la première partie de sa carrière est clairement documentée, ce qui montre malheureusement que c'est effectivement la seule qui vaille être évoquée. De 1965 avec les Yardbirds en passant par John Mayall, Cream, Blind Faith et Derek & the Dominos en 1970-71. Après c'est -brouillard et dépendances- jusqu'au retour en grâce avec le titre "Tears in Heaven" malheureusement composé suite au décès tragique de son fils. Le film se termine par sa nouvelle vie de famille, cette fois-ci heureuse.
Le documentaire n'est cependant pas exempt de tout reproche: on essaye de nous faire pleurer sur ses peines de cœur ( avec Pattie) alors que le
"pauvre" ne sort qu'avec des mannequins ou des actrices. Nous trouvons aussi que le traumatisme lié à son abandon par sa mère et qui est évoqué plusieurs fois au cours du documentaire l'est un peu trop longuement alors qu'il a vécu au sein d'un foyer aimant par ses grands-parents. On aurait préféré un peu plus de musique et un peu moins de vie personnelle même si celle-ci explique en partie sa carrière et ses choix artistiques.
En résumé un très bon documentaire dans l'ensemble, ne serait-ce par la rareté des documents présents et jamais vus avant. Les images où on le voit s'enfiler de la poudre dans le nez avec la pointe d'un couteau sont sidérantes, on n'avait jamais vu de telles images même pour un Keith Richards au summum de la défonce.